Vous avez écrit un livre – Vivre plus longtemps(1) – qui aborde sans tabou et avec beaucoup d’humanité la problématique de la fin de vie, chez soi dans le meilleur des cas ou en institution. Qu’est-ce qui vous a motivé à faire partager votre réflexion sur ce thème difficile de la dépendance ? Cet ouvrage n’est pas ciblé uniquement sur les professionnels mais sur le grand public. Je l’ai écrit, car si le vieillissement fait peur à tout le monde, chacun s’y projette avec son histoire et son ressenti. Il n’est pas supportable de voir certains médias aborder cette part de notre vie uniquement sous un angle catastrophique, la maltraitance ou le tsunami que représenterait le financement de la dépendance. Je lutte personnellement contre l’idée que la dépendance est obligatoirement un « naufrage » et que la prise en charge des personnes très fragiles et très dépendantes relève principalement d’une attitude de dévouement. Il est possible de continuer à goûter à la vie lorsque la dépendance s’installe et de mobiliser les personnels sur un projet de vie personnalisé qui vise à maintenir et développer le plus possible les capacités ...