Face à la désertification médicale, au renoncement aux soins pour raisons financières, de mobilité et de délai, aux relations parfois complexes avec la médecine de ville, l’hôpital doit-il rester dans ses murs ? Comment peut-il travailler différemment avec la ville pour fluidifier les parcours de santé ? Peut-il jouer un rôle majeur dans la réduction des inégalités sociales et territoriales à travers la prévention ? L’auteur, directeur du centre hospitalier de Douai, rapporte ici la démarche « hors des murs » de son établissement.
Le développement des liens avec la médecine de ville est devenu une préoccupation majeure, identifiée comme axe de performance de certains établissements. Si les relations ville/hôpital existent, elles ne satisfont aucune des deux parties. Un constat qui n’est pas propre au système français (1). Réhospitalisations précoces, recours non appropriés aux urgences, redondance d’examens, iatrogénie médicamenteuse (2) sont notamment les conséquences pour l’hôpital d’une insuffisante coordination avec la ville. Les professionnels de ville sont quant à eux confrontés aux sorties insuffisamment préparées, aux comptes-rendus d’hospitalisation trop tardifs et peu adaptés aux conditions de l’exercice de ville, au manque d’accès à un avis thérapeutique ou clinique (3). Différentes enquêtes révèlent ainsi qu’entre 46 et 60 % des médecins libéraux jugent les modes de relation avec l’hôpital peu propices à la continuité de la prise en charge ville/hôpital des patients (4). À ce constat s’ajoutent les facteurs socio-économiques du territoire. En l’occurrence, dans un territoire au passé industriel et minier, dont les indicateurs de ...
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