Dans un pays réputé pour la qualité de sa recherche, de ses ingénieurs et de son système de santé, l’hôpital fait encore figure de parent pauvre lorsqu’il s’agit d’allocation de ressources. Les moyens financiers, chroniquement limités, octroyés aux centres hospitaliers permettent certes de parer au plus pressé, mais rarement de déployer des solutions générant un avantage technologique plus global ou pérenne. La France a réussi à créer des filières d’excellence dans l’aéronautique, le nucléaire, le secteur des transports, alors pourquoi peinons-nous autant à moderniser le secteur critique de la santé et de l’hôpital ? La qualité et la sécurisation des soins, le bien-être des patients et la productivité des équipes soignantes sont pourtant plus que jamais des enjeux de premier ordre. L’auteur propose ici quelques pistes de réflexion, dont le partenariat public/privé, l’économie de l’innovation et la commande publique, qui sont en mesure de transformer profondément le monde hospitalier. Avec, à la clé, des bénéfices tangibles et une accélération de la diffusion des pratiques innovantes.
L’Association nationale de la recherche et de la technologie (ANRT) insiste depuis de nombreuses années sur l’importance critique des liens que doivent tisser entre eux les acteurs du service public, les petites et grandes entreprises, ainsi que le monde de la recherche, pour améliorer compétitivité technologique et capacités d’innovation. L’hôpital est éminemment concerné par cette préconisation. S’il a réalisé d’énormes progrès dans ses procédures d’achat au cours des dix dernières années, un certain « encastrement » s’est développé en parallèle au cours du temps : l’univers des fournisseurs est globalement assez stable et dominé par de grandes entreprises internationales. En dépit de leur poids économique, celles-ci capturent en réalité une part de l’innovation totale du secteur médical en décroissance sur les dix dernières années. Décloisonner l’hôpital, multiplier les connexions avec les écosystèmes les plus innovants En effet, l’innovation de rupture provient de plus en plus fréquemment d’acteurs extérieurs au secteur d’origine et de nouvelles sociétés qui n’existaient pas il y a cinq ou dix ans. ...
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