Dans votre récent ouvrage « Programmé mais libre », vous faites la part entre ce que l’on peut raisonnablement espérer au niveau des progrès de la médecine et ce qui est illusoire. L’hôpital dans son évolution est souvent présenté comme le futur point d’appui d’une médecine personnalisée guidée par les caractères génétiques propres à chaque patient. Cette évolution est-elle réaliste et à quel terme ? Je trouve cette vision très réductrice et en grande partie erronée pour deux raisons majeures : en premier lieu, il est impensable d’assimiler la personne humaine, au sens ontologique, à une collection de gènes : une personne, c’est d’abord un visage et non un assemblage génomique ; il ne faut pas réduire l’identité de l’homme à son identité biologique ; en second lieu, je comprends mal ce que recouvre ce concept devenu à la mode, alors même que la relation personnalisée médecin/patient existe depuis l’origine du monde. S’il s’agit de mieux appréhender la complexité du vivant en tenant compte des particularités de chacun et de répondre à la question « De quoi souffre cette personne ? », ...