Le développement de la technique, des possibilités diagnostiques et thérapeutiques est en progression permanente. Elles permettent une meilleure santé, une meilleure qualité de vie pour tout un chacun, mais induisent aussi une prise de risques et des situations parfois inextricables. Se pose alors la question : jusqu’où peut-on, doit-on aller ? Ensuite, et en parallèle, se développe la notion d’autonomie et de droits du patient, ouvrant aussi à la méfiance, majorée encore par l’augmentation des possibilités et donc des risques liés aux progrès techniques. Il faut donc tenir compte de l’information et du droit du patient, des possibilités techniques mais aussi de la non-obstination déraisonnable, de la limitation des risques, de celle des coûts, des difficultés de gestion… Comment concilier ces impératifs ? Quelle possibilité pour soigner et traiter une personne donnée, unique et irremplaçable ?
Ainsi l’éthique en santé ou éthique clinique (étymologiquement « au chevet du malade alité »), signifie soigner, trouver la juste attitude vis-à -vis du patient, et ce quelle que soit la fonction du professionnel, soignant, non soignant, administratif… Chacun a sa place dans la chaîne du soin, dont la finalité est le patient. Cela nécessite un savoir, une expérience, une compétence, certes technique, mais il s’agit aussi de faire des choix, de prendre des décisions, avec et pour le patient, d’avoir des comportements, des attitudes, des habitudes adaptées à la situation singulière. Il ne s’agit pas d’une éthique construite, issue d’une réflexion rationnelle, appliquée par l’extérieur, mais d’une conduite qui oriente vers le bien d’une personne, donne sens à l’action, discerne la fin à poursuivre, fait des choix parmi les moyens disponibles et qui ne peut se passer d’une réflexion. Certes, de nombreuses pratiques sont réglementées par des lois, des recommandations, des accords. Mais même si les principales lignes de ce qui est obligatoire ou interdit, précisant les conditions à remplir et les démarches à effectuer, sont ...
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