Incarnation de la médecine moderne, l’imagerie médicale accompagne désormais la vie de millions de personnes dans leur quotidien, et ce parfois avant même leur naissance. Outre son utilisation en tant qu’examen complémentaire, elle sert à dépister et à suivre l’évolution des pathologies et des états de santé. La rencontre des patients – voire de la population générale – avec des images représentant l’intérieur de leur corps se fait ainsi de plus en plus fréquente. Quelles conséquences sur l’image de soi ? Comment les patients intègrent-ils ces images dans la représentation qu’ils se font d’eux-mêmes ? L’étude de Déborah Gasnot documente la réception et la compréhension de ces examens en radiologie diagnostique à l’appui d’un terrain ethnographique.
Les résultats présentés ici sont issus d’une enquête de terrain réalisée hebdomadairement dans un service de radiologie parisien entre février et mai 2022. Le terrain, immersif et non participant, s’attachait à observer le travail des professionnels du service au quotidien, à la fois en salle d’examen, de contrôle et d’interprétation. Des observations ont également été réalisées au cours d’une vingtaine de consultations en échographie (ostéoarticulaire et viscérale, le service ne faisant pas d’obstétrique). Quatre entretiens qualitatifs ont par ailleurs été conduits pour enrichir ces données ethnographiques (1). Encore exploratoires, ces résultats font l’objet d’un mémoire de master 2 à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) dont la soutenance est prévue en juin 2023. L’imagerie : un examen avec ou sans effet sur le patient ? Selon l’Institut français de l’expérience patient (Ifep), chaque Français ou Française passera au moins un examen d’imagerie médicale dans sa vie(2). Pour certains, cela a commencé avant la naissance avec l’échographie obstétricale ; pour d’autres, plus âgés et ...
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