Si l’inflation des consultations en urgence concerne toutes les spécialités, les demandes de consultations d’urgences psychiatriques présentent certaines spécificités, dans les situations rencontrées comme dans leur prise en charge. Les études tunisiennes sur ce sujet étant insuffisantes, les auteurs ont entrepris de dresser le profil épidémiologique et clinique des consultants aux urgences de l’hôpital psychiatrique Razi, à La Manouba, banlieue nord-ouest de Tunis.
L’hôpital psychiatrique Razi, de Manouba, ouvert en 1931, se situe au centre d’une zone essentiellement urbaine. Il comporte, en plus des services hospitaliers, une unité d’urgences psychiatriques intégrée dans le service des consultations externes, ouverte 24 h/24 toute l’année. L’accueil aux urgences est réalisé par une équipe soignante formée de deux médecins, un psychiatre et un résident en psychiatrie, et de trois infirmiers à plein temps. Au moment de l’étude, le service des urgences assurait plus de 10 000 actes de consultation et avis par an. Sans rendez-vous et sans obligation de demande médicale préalable, il reçoit toute personne, quel que soit son âge, en souffrance psychique, qu’il s’agisse d’une urgence lourde ou d’une urgence ressentie. Les évaluations cliniques et les décisions thérapeutiques sont prises par le résident. Après les entretiens, les patients peuvent être adressés soit à la consultation externe de l’hôpital pour un éventuel suivi en ambulatoire, soit hospitalisés dans un service psychiatrique de l’hôpital, soit orientés vers d’autres structures sanitaires. Nous avons réalisé une étude ...
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