L’auteur a exercé comme consultant auprès de dizaines d’établissements et des centaines de services de soins et d’hébergement. Des années 1970 aux années 2010, ses interlocuteurs soignants ont toujours amèrement déploré le manque de personnel. À l’échelle globale, ce sont les soins au long cours qui en pâtissent le plus (hébergement en Ehpad, Alzheimer, maladies chroniques), les soins courts, dits « actifs », étant dans l’ensemble plutôt mieux dotés. À l’échelle locale de l’unité de soins, du service, une autre variable joue un rôle déterminant : la gestion des moments critiques (soirées, nuits, jours fériés…) et leur répartition au sein des équipes.
Durant toutes mes années de consultant, j’ai accompagné de très nombreux projets collectifs : dispositifs d’animation en maison de retraite, coopération entre équipes de jour et de nuit, politique de formation pour les services de soins, projets d’établissement, réorganisation du travail suite à la mise en place des 35 heures, etc. Notre boussole, pour mes collègues consultants et moi-même, était la justice. Nos interventions n’étaient pas préformatées ou « cornaquées » par la direction de l’établissement : nous aidions nos interlocuteurs à construire un « lieu géométrique commun » répondant à l’essentiel des attentes et contraintes de toutes les composantes, quelles que soient leurs fonctions : agent de service hospitalier, aide-soignant, infirmiers, médecins, cadres de santé, administratifs, techniques, direction, organisations syndicales… Notre mode d’intervention finissait toujours par débusquer certaines injustices dues à l’abus de pouvoir de tel ou tel acteur, là encore quelles que soient leurs fonctions. Pendant presque quarante ans, mes interlocuteurs m’ont dit : « On manque de personnel ! », ...
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