Après quelques années passées à arpenter les couloirs de l’hôpital public, Sylvain Garnier s’est dit qu’il était temps de raconter son histoire. Une histoire à la fois singulière et banale. Celle d’un manager médical, motivé, mais propulsé à des postes de responsabilité, sans formation et sans expérience managériale. Pourtant, tout ce qu’il a vécu, accompagné et compris lui semble devoir être partagé parce qu’il est convaincu que c’est dans le partage que l’on grandit professionnellement et humainement.
Je suis praticien hospitalier en réanimation depuis huit ans lorsque j’arrive dans le service de réanimation du centre hospitalier d’Albi en 2012. Avant cela, j’ai grandi dans un service « classique » de réanimation, avec à sa tête un chef de service doté d’une légitimité historique et clinique, déployant un management directif et un leadership autoritaire comme les lui avaient probablement enseignés ses ancêtres. Si la qualité des soins semblait être au rendez-vous, une tension permanente au sein des équipes médicales et paramédicales, un turn-over important et une forme d’instabilité caractérisaient le service. Lorsque je rejoins le CH d’Albi, l’équipe, en grande souffrance, est composée de trois médecins, dont le chef de service historique qui a déserté ses missions managériales. Un bateau sans capitaine ni skipper. Le seul projet du service est sa survie ! Une équipe exsangue et une activité menacée depuis le dernier schéma régional de l’organisation des soins qui, en 2012, prévoit la suppression d’un des deux services de réanimation de l’agglomération albigeoise : il fallait être fou, ou parfaitement ...
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