La composition architecturale d’un plan d’hôpital a profondément évolué depuis le XIXe siècle. Au point que la notion même d’architecture semble avoir déserté l’« architecture hospitalière ». La logique des flux a étendu son emprise sur la composition des plans de nos hôpitaux et le ratio SDO/SU est devenu le principal critère qualitatif : plus de « galeries » mais des « circulations » qui se faufilent avec peine entre les locaux et que l’on nomme « surfaces utiles ».
Le point sur cette absence de galeries dans les hôpitaux avec Coline Periano, doctorante en philosophie de la médecine à l’ENS Paris et chargée de recherche à l’atelier d’architecture Michel Rémon & Associés(1).
Une simple requête sur un moteur de recherche nous éclaire déjà  : en saisissant les mots « circulation + architecture » dans Google, vous obtenez des diagrammes de flux projetés sur des plans ou des axonométries. Saisissez ensuite « galerie + architecture », vous tombez sur de somptueux passages, aussi hauts qu’ornementés. Les circulations ne seraient donc que des surfaces « inutiles » ? Non ! Il est impossible de se satisfaire d’une habitude qui réduit les halls, les couloirs et les cages d’escalier à la seule fonction d’espaces servants, subalternes aux espaces servis. Les circulations hospitalières ne sont plus que les surfaces résiduelles entre les pièces et les fonctionnalités, devenues ainsi sous-dimensionnées et mal qualifiées. De plus, réfléchir en termes de « circulation » conduit, sournoisement, à penser à des abstractions : des nombres, des flux ou des masses désincarnées, qui nous éloignent de la considération de l’usager comme d’une personne. Réfléchir à l’inverse à ce que pourrait être une « galerie » encourage à prendre en compte les patients et la complexité de leurs ...
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