Numéro 620 - novembre 2022rĂ©flexion

DĂ©marche

La permanence architecturale

La permanence architecturale

Une médecine de campagne

Si tant d’architectes en permanence dans des bâtiments à réhabiliter se voient comme des médecins de campagne et si la permanence architecturale elle-même est un moyen de (re)tisser des liens entre les habitants d’un territoire, conserver la trace de ces expérimentations est salutaire pour qu’elles essaiment et donnent à penser d’autres voies pour habiter et pour soigner. 

Les matins d’automne anglais ne ressemblent souvent à aucun autre matin du monde. L’air est froid. Le parquet est froid. (1) » Voilà ce que se dit le Dr John Sassall en injectant de la morphine à une vieille femme alitée après une attaque. Il est médecin généraliste au cœur d’une région « économiquement défavorisée », au nord de Manchester, où « il n’y a que quelques grandes fermes et aucune grosse industrie(2) ». Les hommes y sont paysans, ouvriers ou forestiers. Nous sommes au milieu des années 60. Mais nous sommes, surtout, aux premières pages du récit que John Berger écrit en 1967 – en contrepoint des photographies de Jean Mohr – pour raconter le quotidien, « l’histoire d’un médecin de campagne », sous-titre de son livre Un métier idéal. Nous suivons Sassall au fil des jours, soignant un bûcheron coincé sous un arbre, discutant avec une prostituée londonienne qui occupe la cabane d’un paysan. Nous voyons comment il prête attention, avec le temps, à la manière dont évoluent ceux dont il s’occupe ; comment sa relation au patient n’est nullement autoritaire ou unilatérale mais, au contraire, ...

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