Le projet de l’auteur est ici d’articuler éthique, laïcité et soins et, avant tout, de tenter de savoir si la laïcité est une éthique. Pour cela, il est intéressant de convoquer l’étymologie du terme. Comme beaucoup le savent, l’origine du mot éthique vient du grec « éthos » qui, en fonction de l’accent posé sur le « e », peut signifier deux choses différentes quoique unies : morale et aménagement du monde.
Étymologie L’éthique comme morale Ce premier sens du mot renvoie aux mœurs. L’empereur philosophe Cicéron, traduisant les textes grecs en latin, retiendra ce premier sens et traduira « éthique » par « morale ». Cette traduction fera florès et, aujourd’hui encore, on emploie presque toujours le mot « éthique » dans ce sens. Dire qu’une attitude, une prise de position, etc. n’est pas éthique signifie en fait qu’elle heurte la morale. Longtemps d’ailleurs, le terme « éthique », qui paraissait plus moderne, plus scientifique, avait un côté pratique puisqu’il permettait de parler de morale sans en prononcer le mot. En effet, il a longtemps été impossible d’employer le terme « morale » qui avait été, en quelque sorte, progressivement disqualifié du champ lexical sous les coups de boutoir en particulier des événements de mai 68 qui avaient rendu inaudible toute référence à la morale au sens où celle-ci était vécue comme trop restrictive voire aliénante. Des mots d’ordre comme « il est interdit d’interdire » ou « jouissez sans entraves » propulsaient la morale comme ringarde, tout emploi du mot ...
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