Un article du « Monde » du 22 mai 2018 évoquait le boycott par des médecins intérimaires des hôpitaux publics qui appliquaient la réglementation encadrant la rémunération des intérimaires. Cette action est symptomatique d’une forme de violence financière à l’encontre des hôpitaux, qui démontre que la devise française, et par extension celle du service public, liberté-égalité-fraternité, fait pâle figure devant la seule devise qui compte réellement pour certains : l’euro. La violence peut ainsi prendre de très nombreuses formes : physique, symbolique, financière, médiatique, maltraitance, harcèlement…
Ce dossier présente un large panorama des violences auxquelles les établissements de santé, et la société, sont confrontés, et les réponses qui peuvent leur être apportées. À la suite d’une présentation du dispositif de médiation, plusieurs articles se concentrent aussi bien sur les incivilités, à l’hôpital et ailleurs, que sur l’accompagnement juridique des agents victimes de violence, le harcèlement sexuel, la notion d‘hôpital « bashing », ou sur l’intérêt et les enjeux de la sécurisation globale des hôpitaux. D’autres études, directement liées à la prise en charge des patients, portent sur la notion de mémoire traumatique liée aux violences subies et les moyens de prendre soin des personnes ainsi fragilisées, sur les violences intrafamiliales et l’accueil des victimes dans une unité dédiée, sur les actions à mener contre les maltraitances dans le système de santé, ou encore sur la violence à l’hôpital sous l’angle des réponses pénales et sur la prise en charge des patients détenus.
Rudy Chouvel, Camille Giordano
EDH Camille-Claudel- EHESP