int(21333)
Numéro 544 - mars 2015(ConfĂ©rences des CHU)

Assises hospitalo-universitaires 2014

Temps de lecture : 2 minutes

Les nouveaux horizons des CHU

Plus de cinquante ans après leur création, les hôpitaux universitaires s’interrogent sur leur avenir et tracent quelques voies nouvelles. Onze phrases clés d’engagement synthétisent les travaux des 14es Assises hospitalo-universitaires qui se sont déroulées à Marseille les 2 et 3 décembre 2014. De fait, les CHU sont confrontés à l’instabilité de leurs territoires et de leurs frontières. En interne, l’émergence des instituts hospitalo-universitaires (IHU), des groupements hospitaliers universitaires (GHU), des départements hospitalo-universitaires (DHU) peut laisser entrevoir un risque de démantèlement ou tout au moins de remise en cause de l’unité hospitalo-universitaire qui place tous les acteurs du CHU au même niveau, hôpitaux universitaires de naissance, comme Obélix, mais dispensés de potion magique et donc d’obligation de prouver la légitimité de ses titres. Déjà les centres régionaux de lutte contre le cancer (CRLCC) avaient ouvert une brèche dans une ligne Maginot qui ne protège déjà plus totalement l’exclusivité des missions d’enseignement, de recherche, de référence et d’innovation (Merri), l’agrément des services formateurs. Déstabilisés en interne, les CHU voient aussi leurs horizons extérieurs bouger. Être ou ne pas être dans les GHT, siéger dans tous ces groupements de leurs territoires d’influence ? La loi du 16 janvier 2015 réduit de 22 à 13 le nombre des régions métropolitaines. L’impact de la réforme territoriale sur les CHU ne sera pas négligeable. Comment ne plus être le CHU de la capitale régionale, du siège de l’agence régionale de santé (ARS) ? Comment ne pas être le CHU d’une métropole ? Le paysage des interrégions sanitaires patiemment construit et mis en cohérence se retrouve bouleversé par le regroupement des régions, mais aussi par des alliances et regroupements universitaires indépendants du mouvement régional. Enfin, l’article 42 de la loi Macron « autorise certains hôpitaux (les CHU) à créer des filiales pour mieux valoriser leur expertise à l’international et dans le champ de l’innovation », remettant ainsi en cause le code de la santé publique selon lequel « l’objet principal des établissements publics de santé n’est ni industriel ni commercial » (art. L. 6141-1). Les centres hospitaliers universitaires vont donc devoir faire preuve d’une grande élasticité dans la maîtrise de leurs territoires et frontières…