Numéro 646 - mai 2025 dossier

rétrospective

De la charité chrétienne à la laïcisation

L’évolution de la présence du fait religieux dans l’institution hospitalière en France

L’hôpital français puise ses origines dans la charité chrétienne. Longtemps lié au religieux, il s’en est progressivement détaché jusqu’à devenir un lieu laïque, ouvert à toutes les confessions mais indépendant de toute influence spirituelle. Sont retracées ici les grandes étapes de cette évolution, depuis les origines chrétiennes de l’institution jusqu’à sa laïcisation, ainsi que les transformations du lien entre soins et spiritualité

Dans l’Iliade, Homère évoque Asclépios, ce « médecin irréprochable » qui, en parvenant à ressusciter les morts, provoque la colère de Zeus et meurt foudroyé. Si l’hôpital en tant qu’institution n’existe pas encore dans la Grèce antique, les soins étaient déjà empreints de religiosité. Les croyants atteints d’un mal se rendaient ainsi à Épidaure, où l’on vénérait Asclépios, pour consulter les médecins primitifs les plus réputés. Bien plus tard – au IIIe siècle avant J.-C. –, les Romains malades se rendront sur l’île Tibérine, lieu de culte à Esculape, la version latine d’Asclépios. Les premiers hôpitaux ne feront leur apparition qu’au IVe siècle au sein de l’Orient chrétien. À la suite de l’édit de Milan (313) – accordant, dans la prolongation de l’édit de Galère (311), la liberté de culte aux chrétiens –, de premières structures vouées à la prise en charge des malades sont créées par des fraternités monastiques. L’apparition de ces premiers hôpitaux à la même époque que l’obtention par la communauté chrétienne de la liberté de culte ne constitue en rien une coïncidence : ces structures ...

Identifiez-vous ou créez un compte si vous ne l'avez pas encore fait. Cela vous permet de :

  • Lire la suite des articles gratuits (marqués d'une puce verte).
  • Lire la suite des articles payants (marqués d'une puce rouge).

Pour les abonnés, pensez à bien renseigner dans votre profil votre numéro d'abonné pour activer la lecture des articles payants.