Enseignante-chercheure en sciences de l’éducation et de la formation, j’accueille à l’université(1) des professionnels en reprise d’études venus de différents champs de pratique : enseignement, travail social, soin (essentiellement des cadres de santé). L’une des questions qui me paraît intéressante de mettre au travail entre ces professionnels, à la croisée de leur champ d’intervention respectif et de mes domaines d’expertise, concerne des publics pris en charge dans divers dispositifs socio-éducatifs (formation-insertion, protection de l’enfance, protection judiciaire de la jeunesse, ou encore éducateurs intervenant dans des établissements psychiatriques ou médico-sociaux, etc.) qui se mettent en danger, sont victimes ou s’infligent eux-mêmes des maltraitances, jusqu’à ce que leur corps et/ou leur psyché leur imposent une limite (maladies, blessures, « crises (2) » ...) entraînant des prises en charge à l’hôpital. Quels regards éducateurs et soignants pourraient-ils partager à ce propos ?  Spécialiste des phénomènes inconscients dans la relation (éducative, d’accompagnement, formative, d’encadrement...), je ...