En 2004, le Sommet interministériel de Mexico pour la recherche en santé a lancé un appel pour la mise en place de politiques nationales de santé « basées sur l’évidence scientifique » dans les pays en développement (1). Cette conférence a été suivie d’une série de rapports et de colloques internationaux, abondant tous dans le même sens et énonçant les conditionnalités pour la mise en place de telles politiques (2). En effet, un paradigme émergent dans le domaine de la santé publique internationale développe l’idée selon laquelle une politique nationale de santé a de bien meilleures chances d’aboutir si elle est suffisamment encadrée et soutenue par une activité de recherche robuste (3). L’utilisation des données factuelles permettrait aux décideurs politiques de mettre en place des systèmes de santé plus équitables et plus performants (4). En retour, de tels systèmes conduiraient à une amélioration de la situation sanitaire des populations les plus vulnérables surtout pour les pathologies majeures (5). Autrement dit, la recherche en système de santé, de par son produit, est une ressource dont les pays désireux ...