L’attractivité des carrières hospitalières pour les médecins est un sujet préoccupant qui a donné lieu à de nombreux rapports (Couty, Toupillier…). La ministre de la santé, Marisol Touraine, a proposé fin 2015 un plan d’action s’appuyant sur le dernier rapport Le Menn, après consultation de la Fédération hospitalière de France et des organisations syndicales. Pour favoriser l’attractivité du secteur public, le plan ministériel se décline selon trois axes : « Favoriser l’engagement dans la carrière médicale hospitalière, fidéliser les professionnels et favoriser leur implication dans les projets médicaux de territoire, améliorer les conditions de travail à l’hôpital. »
Le premier point à souligner est que le contexte démographique complique la situation. Le nombre de médecins rapporté à la population française se situe dans la moyenne européenne, et il a connu une nette augmentation (+ 132,5 %) depuis les années 1980 (1), malgré les rigueurs du numerus clausus. Au point qu’il est communément avancé que le problème n’est pas l’insuffisance des effectifs mais leur mauvaise répartition sur le territoire. Toutefois, l’atlas démographique du Conseil national de l’ordre des médecins (Cnom) insiste sur plusieurs points : la pyramide des âges de la population médicale et le vieillissement des médecins (+ 800 % de retraités en trente-quatre ans) ; la féminisation de la profession avec une majorité de femmes chez les jeunes médecins ; l’aspiration des jeunes médecins à un mode d’exercice qui ne sacrifie pas leur vie privée, contrairement à l’image mythique du « médecin de famille disponible » 24 h/24 dans son territoire d’exercice ; la part croissante des médecins qui optent pour un mode d’exercice différent les éloignant des soins (chaque année, 25 % des ...
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