Thanh Tu Le-Prudhomme
Dans la connaissance du droit tradimédical, on distingue aujourd’hui les systèmes intégratifs – qui admettent la médecine dite traditionnelle à parité avec la médecine dite scientifique (de type occidental) – les systèmes inclusifs – qui lui font une place – et les systèmes exclusifs – qui l’interdisent. Or, l’on assiste à une certaine particularité dans les pays de l’ex-Indochine française qui voient cohabiter le système intégrationniste (Vietnam) et le système inclusif (Cambodge et Laos). Aussi, cette thèse défendue par une spécialiste éclaire cette situation, notamment par l’histoire.
Véritable étude du modèle normatif du système de santé de ces pays, et plus particulièrement vietnamien, le plus sophistiqué de la région, l’auteur n’en détecte pas moins des failles, mais aussi des points communs en dehors de tout héritage colonial ou dictature communiste. Partout se pose la question d’un nécessaire équilibre entre le système de soins coûteux et le niveau de développement économique. C’est d’ailleurs l’originalité de ce travail que de considérer en permanence le double point de vue : droit de la santé publique et droit économique. Aussi, la démonstration entreprise emporte la conviction : le développement de la tradimédecine de premiers recours est de nature à offrir une réponse à la demande sanitaire locale, au double plan des soins et des tradicaments accessibles financièrement, tout en assurant une sécurité sanitaire et un encadrement juridique de plus en plus renforcé par les gouvernements aséaniens.
Infos LEH Édition – Octobre 2018 – www.leh.fr