Avec ses 162 pages, 120 objectifs et 421 recommandations, le volumineux rapport de l’éminent Pr Vernant, hématologue de l’université Pierre-et-Marie-Curie, dit tout sur la prise en charge du cancer, avec un souci d’exhaustivité et d’équité qui honore son auteur et un contenu qui a dû vivement intéresser nos ministres des Affaires sociales et de la Santé, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Les nombreux experts auditionnés et les cinq groupes de travail ont, en un temps record, livré les ingrédients susceptibles d’être retenus dans la recette du troisième plan Cancer (2014-2018) que le président de la République s’est engagé à présenter en février 2014. Pour rester dans la métaphore culinaire, ce rapport a une belle apparence, ne manque pas d’odeur égalitaire, de saveurs technologique, scientifique et organisationnelle ; il a le bon goût de la santé publique et de la démocratie sanitaire mais, en fin de repas, il pèse très lourd sur l’estomac et il n’épargnera pas celui de Bercy…
Un vaste champ de propositions À partir d’une évaluation très incomplète du deuxième plan Cancer (2009-2013), le rapporteur Vernant souligne dans son introduction les grandes lignes qui lui ont été définies pour conduire cette réflexion collective : réduire effectivement les inégalités de santé liées au cancer, adapter le système de santé aux évolutions et simplifier l’organisation pour une plus grande efficience. Une fois le canevas défini, la fertile imagination des acteurs institutionnels et des professionnels a été mise à contribution avec, pour finir, une moisson d’idées très abondante. Cet important rapport est structuré dans un premier mouvement en cinq axes thématiques : le développement de la prévention et du dépistage ; la recherche ; les métiers, formations et pratiques ; le parcours de soins ; la vie pendant et après le cancer. Dans la masse des propositions correspondant à ces préoccupations, beaucoup de bonnes idées. Nous avons retenu les suivantes : passer d’une prévention prescriptive, fondée sur des interdictions, à une prescription éducative ; cibler la prévention sur les groupes à risques ...
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