La décision prise fin juillet par le gouvernement de reporter sine die le décret fixant un seuil minimal d’activités annuel pour les activités de chirurgie et ainsi de fermer les blocs opératoires les plus petits n’a engendré finalement que des réactions fort convenues. L’Association des maires de petites villes s’est réjouie, mais sans excès car nombre de ses édiles savent pertinemment que, décret ou pas, ils auront le plus grand mal à attirer des compétences médicales, a fortiori chirurgicales, pour remplacer des opérateurs souvent proches de la retraite. Les « modernistes » ou restructurateurs impénitents déplorent que, décidément à l’approche d’élections, il est bien difficile de s’opposer aux lobbies des conservatismes. Le très consensuel président de la Fédération hospitalière de France suggère toutefois qu’il ne saurait être question d’en rester là et que l’ouvrage devra être remis sur le métier.
Cet énième avatar de l’inexorable restructuration hospitalière souligne deux paradoxes, l’un structurel, l’autre conjoncturel. Le premier est qu’en défendant mordicus l’activité chirurgicale dans leur hôpital, les maires (certains, pas tous) accréditent une hiérarchie de l’activité médicale, où la chirurgie occupe le sommet et la gériatrie le bas de l’échelle, confortant par là même les spécialistes qui n’ont de cesse de prôner des normes de plus en plus sévères ; en stigmatisant la prise en charge des personnes âgées (nous avons entendu récemment un maire dire devant le conseil d’administration de son hôpital qu’il ne s’était tout de même pas battu depuis quinze ans pour que son hôpital ne s’occupe « que » de personnes âgées !), ils ne tiennent pas compte des besoins réels et grandissants de la population qu’ils administrent. Le second paradoxe tient à la personne de la ministre de la Santé actuelle qui aura attaché son nom à une loi où le mot « territoires » tient pour la première fois une place importante mais aussi à des décisions – sur l’installation des médecins libéraux, et maintenant sur ...
Identifiez-vous ou créez un compte si vous ne l'avez pas encore fait. Cela vous permet de :
- Lire la suite des articles gratuits (marqués d'une puce verte).
- Lire la suite des articles payants (marqués d'une puce rouge).
Pour les abonnés, pensez à bien renseigner dans votre profil votre numéro d'abonné pour activer la lecture des articles payants.