encadré Pierre, 17 ans Pierre, âgé de 17 ans, s’était présenté aux urgences accompagné de sa maman pour un risque suicidaire majeur. En entretien, il avait une aisance langagière, employait un vocabulaire riche, élaborait, recherchait le mot le plus juste. Les réponses étaient adaptées. Son discours spontané riche, structuré, argumenté. Il décrivait son immense détresse, ses tourments, sa désespérance, son désespoir face au monde tel qu’il le percevait, et « son sentiment d’être différent, de ne pas être à sa place, d’être en décalage avec les autres et ses difficultés à donner du sens à la vie ». La vie l’ennuyait. Certains propos suggéraient un vécu dépréciatif, une très faible estime de soi générale et sociale. Il refusait de développer ce qui était pour lui évident ou sans intérêt, et qui donc ne méritait guère qu’on s’y arrête, et confirmait clairement sa décision d’interrompre ce «processus de souffrance intolérable » par une mise en acte volontaire, à savoir mettre fin à sa vie. Il suggérait le mode opératoire, les dispositions anticipatrices et les conditions du passage à l’acte. Ses ...
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