Numéro 593 - février 2020(dossier)

Sport et santé

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Consultations de sport, maisons sport-santé, centres médico-sportifs, réinsertion par le sport…, une multitude d’initiatives naissent aujourd’hui au sein de nos établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux et auxquelles les pouvoirs publics accordent une attention croissante.

Pour les structures de soins, l’objectif est double : proposer une prise en charge adaptée et hyperspécialisée aux patients sportifs et promouvoir, auprès de toutes et tous, une activité physique régulière bénéfique à la santé. 

Selon l’Organisation mondiale de la santé, plus de 3 millions de décès par an sont attribuables au manque d’exercice physique : la sédentarité(1) serait la quatrième cause de mortalité dans le monde(2). Par ailleurs, le coût de l’inactivité physique sur les systèmes de santé représente de 2 à 3 % des dépenses nationales de santé selon les pays(3). En quelques années, la promotion du sport est devenue un enjeu majeur des politiques de santé publique. 

Les travaux démontrant les bienfaits thérapeutiques de l’activité physique sur diverses pathologies sont nombreux, particulièrement dans la prise en charge des maladies chroniques ou dans l’accroissement de l’espérance de vie. L’activité physique, lorsqu’elle est adaptée à la pathologie, aux capacités physiques et au risque médical du patient, constitue en effet une thérapeutique non médicamenteuse reconnue, en complément des traitements traditionnels. 

Dans un rapport de 2019(4), l’Inserm plaidait pour que l’activité physique soit enfin validée comme thérapeutique à part entière dans le traitement des maladies chroniques, préconisant des programmes adaptés pour convaincre médecins et patients. C’est ce qu’ambitionne la stratégie nationale Sport Santé 2019-2024, envisageant de faire de l’activité physique et sportive un élément déterminant de santé et de bien-être, tout au long de la vie. Elle s’articule autour de quatre axes principaux : promouvoir la santé et le bien-être par l’activité physique et sportive ; développer l’activité physique adaptée à visée thérapeutique ; protéger la santé des sportifs ; renforcer et diffuser les connaissances en matière de sport-santé. 

Notre dossier porte un regard expert faisant écho à chacun de ces axes. Du « sport sur ordonnance » au développement de projets innovants comme les maisons sport-santé, il dresse un tableau global de l’état du droit et des initiatives à l’œuvre en matière de sport-santé, défini comme la pratique d’activités physiques ou sportives contribuant au bien-être et à la santé physique, psychologique et sociale du pratiquant. 

Si l’activité physique reste une thérapeutique encore à explorer, les 7 000 médecins du sport en exercice en France favorisent déjà le développement d’une spécialité médicale à part entière. À l’heure de substituer une partie de la médecine curative par de la médecine préventive, le sport, en tant qu’objet d’étude clinique, outil thérapeutique ou vecteur de socialisation, doit encore s’imposer comme facteur essentiel de la santé de tous.

Amélie Jean
Directrice affaires générales et juridiques,
clientèle, recherche clinique et innovation,
GHT Grand Paris Nord-Est


(1) La sédentarité se définit comme situation d’éveil caractérisée par une faible dépense énergétique en position assise ou allongée. Elle est considérée de manière distincte de l’inactivité physique, avec ses effets propres sur la santé. 

(2) H.W. Kohl et coll., “The pandemic of physical inactivity: global action for public health”, The Lancet, 2012

(3) OMS, More active people for a healthier world, 2018

(4) « Activité physique. Prévention et traitement des maladies chroniques », EDP Sciences, janvier 2019. Cf. article page 100.