L’étymologie du mot « hôpital », hospes, nous rappelle que l’hôpital est traditionnellement un lieu d’accueil, des étrangers notamment, qui doivent pouvoir bénéficier de dispositifs favorisant leur prise en charge et remédiant à leur situation économique parfois fragilisée, même dans le contexte actuel de fortes contraintes budgétaires.
Dans une étude récente*, l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé rappelle que l’état de santé des immigrés est moins bon que celui des Français de naissance, en particulier chez les immigrés de première génération et chez les femmes, avec notamment un moindre recours aux soins de ville et à la prévention.
Au sein de l’Europe, face à la mondialisation des échanges et des soins, l’hôpital français, qui offre des soins de qualité et dispose d’infrastructures de haut niveau, ne doit pas se renfermer sur lui-même mais au contraire innover, et s’ouvrir à l’autre.
Ce dossier présente des initiatives diverses qui vont en ce sens. Il illustre la complexité de la prise en charge de patients d’origine, de cultures, de langues ou de nationalité étrangères, mais aussi de l’accueil de médecins à diplôme hors Union européenne. Accueillir l’autre, pour le soigner ou pour faire soigner, reste un enjeu permanent pour l’univers hospitalier.
* C. Berchet, F. Jusot, « État de santé et recours aux soins des immigrés : une synthèse des travaux français », Questions d’économie de la santé, Irdes, n° 172, janvier 2012.