L’amélioration de la sécurité thérapeutique et la recherche de la maîtrise médicalisée de la dépense pharmaceutique ont conduit les pharmaciens hospitaliers à modifier leurs pratiques lors de l’achat des médicaments. De nombreuses initiatives hospitalières de regroupement de pharmacies, sur un périmètre de plus en plus important, ont ainsi vu le jour : groupements de commandes départementaux, d’intérêt économique des centres de lutte contre le cancer, de coopération sanitaire des centres hospitaliers universitaires… Les auteurs étudient ici les répercussions de la politique d’achat des médicaments sur la régulation des prix des médicaments à l’hôpital, à travers la comparaison de deux stratégies mises en place par des pharmacies à usage intérieur (PUI) : l’une adhérente à un groupement de commandes, l’autre restée indépendante d’un établissement public de santé.
Le médicament constitue un bien économique spécifique : vecteur de progrès et d’espoir en matière thérapeutique, il s’adresse, selon Buisson et Giorgi,« aux préoccupations humaines les plus intimes en touchant à la qualité de vie, au bien-être, mais aussi à la maladie, à la mort ou la guérison » (1). C’est aussi un bien industriel, produit par des entreprises soumises à la loi du marché. Dans cette perspective, à travers la recherche, le médicament apparaît comme un investissement pour l’avenir. Sur le plan macroéconomique, le milieu hospitalier a d’ailleurs toujours représenté pour l’industrie pharmaceutique le segment d’activité le plus dynamique. Le médicament constitue à cet égard une charge qu’il convient de maîtriser. À titre d’exemple, les dépenses pharmaceutiques hospitalières connaissent une progression constante puisqu’elles représentent près de 4,9 milliards d’euros en 2007 avec un taux annuel d’augmentation supérieur à l’inflation, de l’ordre de +7,6 % par rapport à l’année précédente (2). L’amélioration de la sécurité thérapeutique et la recherche de la maîtrise médicalisée de la dépense ...
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