Numéro 506 - mai 2011dossier

Organisation

Les addictions

Les addictions

Dans de nombreux pays, les personnes dépendantes de drogues sont surreprésentées en milieu carcéral, où « elles constituent environ un tiers de la population » (1). Les risques de transmission du VIH et des hépatites existent même s’ils ne sont pas uniquement liés à l’usage de drogues. Le problème des addictions existe en détention comme à la sortie : ainsi, le taux de mortalité aiguë liée à la drogue, ou décès par overdose, chez les personnes détenues immédiatement après leur sortie de prison est observé dans le monde entier (2). La prévalence élevée des addictions à l’entrée en prison en France est un fait probant. Il convient d’être particulièrement vigilant pour assurer les meilleures conditions de la prise en charge des personnes ayant des troubles de l’addiction. Le repérage des personnes dépendantes, la nécessité de soins adaptés et d’un suivi en détention comme la continuité des soins à la sortie de prison sont des étapes essentielles où chaque intervenant doit agir en coordination. Afin d’améliorer la prise en charge sanitaire des personnes détenues, une note interministérielle de 2001 et une instruction de 2010 doivent permettre de structurer une organisation adaptée.

La population incarcérée se caractérise par une prévalence élevée des phénomènes d’addiction à l’entrée en prison. Selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques effectuée en 2003(3), près de quatre entrants sur cinq déclarent fumer du tabac au quotidien et environ un sur sept consomme plus de vingt cigarettes par jour. La prévalence du tabagisme quotidien est plus élevée parmi les entrants en prison qu’en population générale. En outre, un peu plus de trois entrants en prison sur dix déclarent une consommation excessive d’alcool, plus fréquente elle aussi que dans l’ensemble de la population (19 % en 2002 chez les hommes de 18-54 ans selon l’enquête ESPS(4)). Un tiers des entrants déclare une consommation prolongée et régulière de drogues illicites au cours des douze mois précédant leur incarcération. Il s’agit le plus souvent de cannabis, trois entrants sur dix déclarant avoir consommé régulièrement ce produit dans les douze mois précédant leur incarcération. À leur arrivée en prison, environ 7 % des personnes déclarent bénéficier d’un traitement de substitution. ...

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