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Numéro 549 - octobre 2015(dossier)

L’hôpital au rapport

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Pour la troisième année consécutive, Gestions hospitalières consacre un dossier spécial aux rapports parus durant l’année sur le monde de la santé. Il n’est pas, bien entendu, question de recenser tous les rapports publiés sur ce thème (plusieurs numéros n’y suffiraient pas), mais nous en avons choisi quelques-uns des plus emblématiques.

De la Drees et son « État de santé de la population française » au rapport du Sénat sur la sécurité sanitaire, des rapports de la MECSS sur la dette des établissements de santé et de la Cour des comptes sur la Sécurité sociale à celui de la FHF sur la laïcité, des rapports Le Menn, sur l’attractivité médicale, et Grall, sur la territorialisation des activités d’urgence, à celui de Christian Saout, « Loi de santé et autonomie », c’est un très vaste champ d’étude et de réflexion que nous avons essayé de balayer. Nous avons aussi choisi d’illustrer ce dossier avec des graphiques tirés du fort intéressant rapport d’activité 2014 de la DGOS, celle-là même dont les missions sont remises en question par le rapport de la Cour des comptes.

À la lecture de tous ces rapports, un certain sentiment de découragement peut naître. Présentant le premier numéro consacré aux rapports, en décembre 2013 (n° 531), Jean-Michel Budet citait Clemenceau : « Quand on veut étouffer un problème, le plus sûr moyen est de créer une commission. » Paraphrasant la citation célèbre, l’on pourrait dire aujourd’hui que quand on veut étouffer un problème, le plus sûr moyen est de commander un rapport. Quitte, d’ailleurs, à ne pas le publier ensuite, ou à en retarder le plus possible la parution, comme c’est le cas pour le rapport Le Menn sur l’attractivité médicale, qui circule de façon officieuse et que, à la suite de nombreux professionnels et représentants des professionnels de santé, nous avons choisi de commenter ; ce rapport était attendu pour septembre : à l’heure où nous mettons sous presse, il n’a toujours pas été officiellement publié. Le sujet nous a toutefois paru trop important pour ne pas être traité.

Un regard sur le passé nous permettra aussi de constater que certaines évolutions prennent du temps : dans le numéro de décembre 2013, nous annoncions comme proche une nouvelle loi de santé publique, constatant qu’elle représentait une motivation supplémentaire à la rédaction de rapports : au mot près, le même constat pourrait être fait deux ans plus tard.

Présentant le dossier en décembre 2014 (n° 541), nous regrettions enfin que nombre de rapports restent lettre morte et citions ce rapport qui n’hésitait pas à insérer, parmi ses propositions, celle-ci : « Diminuer le nombre de rapports et donner la priorité à la mise en œuvre des recommandations récurrentes. » L’on ne pourra que constater et regretter que cette recommandations de bon sens soit restée lettre morte, au point de rêver à un recensement des rapports restés sans suite : à n’en pas douter, la liste serait longue et pourrait ainsi faire l’objet d’un nouveau rapport que nous aurions plaisir à commenter.

Pour en savoir plus : Ce dossier est illustré de données extraites des « Chiffres clés de l’offre de soins », publiés par la Direction générale de l’offre de soins en août 2015.