Numéro 544 - mars 2015expĂ©rience

Société

Malades mentaux criminels

Malades mentaux criminels

La stigmatisation de leurs proches

Lors d’une étude de deux mois concernant les malades mentaux criminels hospitalisés au service de psychiatrie légale de l’hôpital Razi (Tunis), à la suite d’un non-lieu pour cause de démence, les auteurs ont évalué, via un questionnaire, la stigmatisation que ressentaient les proches de ces malades, l’humiliation, le rejet ou l’évitement subis, ainsi que le besoin de cacher les faits et la situation.

Le mot « stigmate », du grec stigma, désignait dans l’Antiquité les marques corporelles gravées au couteau ou au fer rouge sur le corps des esclaves, des criminels, des traîtres et de tout autre individu à éviter. Aujourd’hui, la stigmatisation est utilisée pour caractériser une personne à travers l’attribution de déterminants perçus comme négatifs par la société et qui conduit à la discrimination (1), la discrimination étant une distinction injuste dans la façon de traiter les personnes ou catégories de personnes (2). Les personnes objets de la stigmatisation éprouvent des sentiments de gêne et de ressentiment. Elles sont victimes d’abandon, d’exclusion, de rejet. Il s’agit d’une expérience profonde de discrédit et d’isolement social, associés à des sentiments de culpabilité, de honte, d’infériorité et à un désir de dissimulation. La stigmatisation implique non seulement le malade mental criminel, mais aussi son entourage, surtout sa famille et ses proches (3). Elle accompagne toutes les formes de maladies mentales, mais est en général d’autant plus marquée que le comportement de l’individu diffère davantage de ...

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