Numéro 492 - janvier 2010dossier

Étude

La communauté de valeurs : le cas de la profession infirmière

La communauté de valeurs : le cas de la profession infirmière

L’infirmier* appuie son exercice professionnel sur une communauté de valeurs. Bien que son code de déontologie soit adossé au projet républicain, ces valeurs sont aussi issues de l’héritage religieux de cette profession. Si ces valeurs font partie de leur identité professionnelle, c’est parce qu’elles sont aussi constitutives de la nature même du soin à la personne. En outre, le législateur a situé naturellement ces professionnels en posture éthique par la succession des obligations morales qu’il leur a imposées. L’infirmier peut ainsi se retrouver en conflit de valeurs dans des conditions d’exercice qui ne lui permettent pas de les mettre en œuvre. Les stratégies qu’il met en place pour pouvoir continuer à travailler peuvent s’avérer inefficaces. Naît alors une souffrance éthique qui pourrait bien porter une lourde responsabilité dans la crise des vocations et l’hémorragie que connaît aujourd’hui cette profession en France.

*Lire «infirmier/infirmière » dans tout l’article L’activité infirmière est souvent résumée dans la représentation sociale à la réalisation d’actes de soins techniques et à une soumission scientifique au corps médical. L’infirmier est donc l’exécutant organisé du médecin. Pourtant, de cette profession sont nés la lutte contre la douleur et la dimension palliatives des soins, des avancées indiscutables dans l’humanisation des prises en charge et des soins prodigués. L’infirmier est formé à prendre en charge la personne dans un modèle holistique. La spécificité de son action est de prendre en compte le vécu de la maladie et l’impact de cette dernière dans la vie du patient et de sa famille. Il se veut être un guide et un conseiller dans le système de santé pour l’individu, un accompagnateur dans cette expérience humaine souvent douloureuse. Éducateur à la santé, ses objectifs premiers sont de concourir au recouvrement de la santé pour le malade dans les périodes de crise, de travailler à l’autonomisation de celui-ci dans la prise en charge d’une pathologie chronique tout en participant à la prévention des complications ...

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